BILLANCOURT
Billancourt
Je suis sans me cacher enfant de Billancourt
Et quand je pense encore aux usines Renault
La nostalgie arrive et je revois la cour
Où j'ai fait les cents pas pour mieux rêver tout haut
Il m'arrivait parfois de voir des drapeaux rouges
Et dans cette grisaille belle était la couleur
On m'expliquait alors il faut bien que ça bouge
Pour que la lutte et le combat demeurent
Pour moi l'humanité n'était pas un journal
Pourtant il était là toujours chaque dimanche
Pour donner l'espérance à une vie bien banale
On me disait souvent qu'il parlait de revanche
La bouche du métro vomissait chaque jour
Un flot de pauvres gens qu'on disait travailleurs
Babel sous ma fenêtre repassait chaque jour
Et les trottoirs étaient de toutes les couleurs
De ce que j'ai vécu je ne suis pour finir
Qu'un enfant balloté dans la foule des gens
De toutes conditions et de tous les désirs
Que je n'oublierai pas et que j'aime encore tant.